Mary Katrantzou, P-E 14
Après les objets ménagers, les timbres poste et les paysages d’Edward Steichen, l’obsession thématique de Mary Katrantzou s’est posée cette saison sur… la chaussure.
La prêtresse de l’imprimé frise ici l’obsession en habillant ses mannequins de lacets, sangles et bouts fleuris ultra-réalistes apposés en all-over sur des robes et tailleurs. Mais ici, n’en déplaise à la faune fashion londonienne et ses talons de 12, Katrantzou rend hommage aux trois incontournables de la chaussure plate : la derby, la runner et la slipper brodée, nouvel intemporel à nos pied depuis l’hiver dernier.
Comme pour éviter tout malentendu, les premières silhouettes déclinent les codes de la derby façon Church’s sur un mode hyper réaliste. Mais les cuirs monochromes et fraichement cirés comme pour une rentrée des classes laisseront place à d’explosifs mix and match reliés par des lacets, résilles et aplats de gel. Du violet, du bleu, du vert et des fleurs, tous les détails de la sneaker girly un rien teenage. Enfin, dans un troisième temps, la créatrice semble prendre l’excuse de la slipper pour offrir une débauche de fleurs baroques, imprimées et rebrodées de cristaux Swarovski grâce à une nouvelle collaboration avec la maison Lesage.
Dans ces changements brusques de silhouette, presque de style, subsiste malgré tout un souci de la découpe parfaite, peu habituel chez Katrantzou. Car à ceux qui lui reprochaient de bâcler ses volumes en faveur de ses prints, elle répond à grands coups de plissages aériens, de corolles exubérantes et de robes cocon dans des matières si souples qu’elles semblent rebondir sous les pas des mannequins.
Il n’y a qu’à Londres que l’on peut voir ça. La créatrice grecque réussit l’exploit de frôler le mauvais goût devant un public conquis d’avance. Nul doute que les marques high street qui s’en inspireront le franchiront aisément.
(publie' le 22.11.13-4.25 from MK site)
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